13ème Rencontre de démonstration de Force Féministe
Par Alejandra Laprea
Avec près de 20 heures entre le vol et l'attente d'un transfert, la délégation vénézuélienne composée de Leonelis Días du collectif FCI Tejiéndonos Mujeres et de la présente écrivaine, assumant la représentation continentale en remplacement de Nalu Farias, est arrivée à Ankara. La fatigue infinie que l'on ressent après ces voyages s'est rapidement estompée lorsque, à l'aéroport, nous avons commencé à nous fondre dans les étreintes et les présentations de nouveaux compagnons. Nous avons surmonté la pandémie, nous avons continué à avancer et nous nous sommes à nouveau embrassés, et c'est avec ces petits triomphes que nous avons commencé notre travail en Turquie. L'ordre du jour de la 13e réunion internationale était serré, mais il s'agissait d'un bon équilibre entre la découverte de la ville d'Ankara, de ses habitants et de son patrimoine culturel. Pour nous, tout était nouveau, du climat automnal que nous ne connaissons pas dans notre pays tropical à l'expérience de partage avec des collègues aussi éloignés que ceux d'Asie et d'Océanie. Confirmer à nouveau, après 4 jours de travail, que notre organisation continue à guider ses actions à partir de sa position de mouvement féministe et populaire qui affronte le capitalisme, l'impérialisme, le racisme et le colonialisme est très important pour nous en tant que femmes d'un peuple qui a été déterminé à mettre en place d'autres formes de démocraties, d'exercices du pouvoir populaire et qui propose un féminisme communautaire en accord avec cela. La nouvelle de l'adieu de Nalu nous a rempli de tristesse, mais en même temps, elle nous a forcé à renouveler notre engagement dans le féminisme populaire pour Nalu et pour toutes les camarades qui ont mis leur vie dans la construction d'un autre monde possible. Nous continuerons à marcher, en accomplissant la tâche qui nous a été confiée. Nous sommes en pleine croissance et la rencontre a servi à mettre à jour nos engagements envers le mouvement. Lors de notre réunion, nous avons mis en commun les analyses de contexte et d'autres résultats et accords de la rencontre, en plus de territorialiser avec nos propres expériences. Nous partageons pleinement l'idée que la mobilisation dans la rue doit être primordiale pour la dénonciation et les manifestations de solidarité, et nous pensons qu'agir, c'est aussi s'organiser au sein des communautés, former tout au long de la vie, recréer le sujet politique de notre mouvement et articuler des alliances. L'expérience des rencontres internationales de la MMM est toujours revitalisante pour reprendre les mots de Leonelis, la 13e rencontre « a montré le potentiel organisationnel et la force féministe. Lorsque les sujets qui se chargent de la plupart des actions pour reproduire et soutenir la vie, dialoguent, se reconnaissent entre les différences (de langue, de culture, de perspectives) et unissent leurs efforts pour transformer la réalité qui s’exprime dans leurs communautés, cela démontre le potentiel que nous avons». Pour Leonelis, les luttes confinées au purement local sont contre-révolutionnaires, c'est pourquoi l'internationalisme féministe devient à la fois une nécessité et un devoir pour cette jeune femme. « Participer à cette rencontre nourrit ce principe, ce tissage entre femmes que nous construisons à partir de l’expérience de communautarisation de la vie, de solidarité et de lutte pour le bien vivre.