Même si on veut les soumettre au silence raciste pour écraser le cri de leur liberté ancestral, les prisonnières politiques mapuches crient de la ruka où depuis 5 mois elles se retrouvent détenues avec leurs enfants, après l'expulsion et la répression de leurs communautés. Depuis 5 mois, 4 femmes sont en prison avec leurs püchikeche (enfants) illégalement surpeuplée dans la Ruka Mapuche à Furilofche (Bariloche à sud de l'Argentine). Nous, femmes organisées en syndicats, quartiers, communautés, dénonçons que nos sœurs soient des : Prisonnières politiques Mapuches de l’état argentin. Bien que beaucoup de personnes ont du mal à les nommer de cette façon, il n'y a pas d'autre façon d'appeler ces femmes après autant de violation de leurs droits. Elles sont des Prisonnières politiques parce qu'elles sont détenues pour un crime non reconnu. Personne n'est emprisonné en Argentine pour le crime d'usurpation, mais ces 4 femmes mapuches le sont pour une cause dans laquelle les Parcs Nationaux (organisme public) est le seul plaignant. Le commandement unifié, créé à partir de l'État national, a fait irruption sur le territoire ignorant leurs droits. Il est entré armé jusqu'aux dents pour expulser une petite communauté. Enfants pourchassés par des militaires dans la montagne, une femme enceinte de 40 semaines traînée sur la route puis forcée d'accoucher en captivité, des actes d’extrême violence justifiés par une « prétendue guerre interne » avec les propriétaires terriens. Les grands médias et les responsables politiques tels que le vérificateur général Miguel Pichetto promeuvent une campagne «raciste, discriminatoire, machiste et négationniste » contre le peuple mapuche et nos sœurs détenues. Ignorant le cadre constitutionnel et les droits de l'homme, quatre femmes ont été arrêtées avec leurs enfants, dont Machi Betiana Coluhuan, autorité spirituelle de la vision du monde mapuche. Un acte clair pour discipliner, un acte pour intimider non seulement ces femmes, mais aussi tout un peuple qui se lève. Comme dans les pires moments de notre histoire, nous avons des prisons illégales et surpeuplées. Nous refusons au peuple mapuche le droit à la santé, à l'alimentation et à l'éducation. Quel est le poids du racisme? Quel est le poids de la stigmatisation? Tout cela se passe devant l'ensemble de notre société. Il y a nécessité d'une action collective urgentes et décisive car cette situation crée un précédent très grave dans les violations des droits de l'homme commises par l'État argentin. Ce conflit matérialise et met en évidence les structures du pouvoir qui prennent en otage la vie de centaines des femmes tous les jours. Le patriarcat s’attaque a ces 4 femmes Mapuche et leurs enfants. Le racisme aux femmes et leurs enfants Mapuche. Le capitalisme et la propriété privée aux femmes et enfants mapuches pauvres. Pendant la grande mobilisation dans les rues de Bs. As. , Miriam Liempre, Secrétaire des Relations avec les peuples originaires de la CtA Autonoma a exigé la liberté pour les femmes mapuches et a déclaré “que dans la classe ouvrière, en ce jour spécial, la consigne est de demander la liberté pour nos soeurs prisonnières politiques mapuches en sororité et en solidarité parce que les femmes nous voulons toutes nous sauver et nous avons un slogan “Par une de moins”. Toutes les femmes sont égales; nous proposons depuis longtemps un État qui, pour nous, doit se constituer en tant que multinational et interculturel. Nous marchons pour que nous soyons toutes libres avec une proposition politique d’émancipation ». Au cours de la journée #8M du Centre des étudiants du Collège Julio Cortázar nous avons eu l'occasion d'échanger sur l'histoire du féminisme en Argentine, le féminisme et l’organisation des travailleuses, la vision du monde et l'organisation communautaire des communautés Mapuches, la conjoncture actuelle de notre Amérique latine, les coups d’État au Pérou, en Bolivie et la tentative de coup d’État au Brésil. Enfin, sur notre expérience personnelle et collective dans la construction de notre organisation, son articulation avec la Marche Mondiale des femmes, la durabilité de la vie et sur les propositions politiques de Souveraineté alimentaire et d’économie Féministe. Les jeunes qui se préparaient à participer activement au #8M ont soulevé des débats très importants sur le capitalisme et le colonialisme, sur le racisme et le patriarcat. Toutes solidaires dans la demande de libération des prisonnières politiques des Mapuches!En nous concentrant sur les peuples autochtones et la communauté mapuche comme gardiens de la terre, de la connaissance et du savoir ancestral, du soin de l'eau, des biens naturels et des montagnes nous avons partagé la préoccupation et l'action face aux changements climatiques en dénonçant la place des sociétés transnationales dans nos territoires.