En 2013, 1000 femmes sont décédées et de nombreuses autres furent blessées suite à l’affaissement de l’Édifice Rana Plaza au Bangladesh, où elles travaillaient dans des conditions pratiquement inhumaines en échange d’un salaire misérable. Cette année, les militantes de la Marche Mondiale des Femmes ont uni leurs voix à d’autres mouvements sociaux dans le monde. Le Mexique à travers la MMM a exigé l’élimination de l’impunité dont jouissent les entreprises multinationales et a décrété le 24 avril comme le jour de la solidarité et de l’action mondial pour se rappeler les victimes de la vie quotidienne et dénoncer l’exploitation et l’expropriation du travail des femmes dans la dynamique de l’économie mondiale. Rana Plaza est partout! Le capitalisme encourage sous de nouveaux schèmes l’accumulation financière, comme la commercialisation de l’eau, de la terre, de l’air, de l’énergie et des aliments qui amènent la dégradation des habitats naturels, etc. Les gouvernements protègent les intérêts des grands capitaux. Le Mexique ne fait pas l’exception, c’est le pays avec les salaires les plus bas de l’Organisation pour la Coopération Économique (OCDE). En effet, le salaire moyen est de 4,6 dollars par jour alors que la moyenne dans l’OCDE est de 16,8 dollars. Et, les femmes demeurent aux prises avec le défi quotidien de s’organiser pour survivre dans une ambiance d’inégalité, de précarité, d’injustice et de violence produite par les impératifs d’un modèle patriarcal et d’une politique gouvernementale sans perspective de genre. À partir de l’imposition des réformes structurelles implantées en 2012, les conditions de travail n’ont cessé de se dégrader : augmentation du taux de chômage, baisse des salaires, prolongation des heures de travail jusqu’à 12 heures, tout en exigeant plus de flexibilité et de polyvalence, augmentation de la sous-traitance qui entraine la détérioration des avantages sociaux et la libre syndicalisation de la classe ouvrière. La division sexuelle du travail a surestimé la valeur du travail masculin au détriment de celui des femmes, ce qui a généré un écart salarial de 36%. Situations qui se reflètent au niveau national et pour lesquelles nous illustrons cette situation par deux exemples de mouvement de lutte qui furent rabroués. Premièrement, la grève du personnel académique et administratif de l'Université Autonome Métropolitaine (UAM) qui avait pour objectifs de dénoncer les manquements à leur convention collective, de demander des conditions de travail et un salaire plus digne a duré plus de 75 jours et ce sans succès devant l’absence de réponse des autorités de l'université et du gouvernement fédéral.
Deuxièmement, le cas de la ville de Matamoros, dans l’État de Tamaulipas, où près de 70 000 employés travaillent dans 115 manufactures du domaine électrique, mécanique, médicale, plastique ou textile ce qui représentent 40% de l'activité économique. Le mouvement ouvrier s'est consolidé par 15 jours d’actions ayant entraîné un arrêt de travail dans 45 manufactures. Le 25 janvier, le Conseil local de conciliation et d’arbitrage a déclaré la grève de 18 manufactures inexistante, permettant ainsi aux employeurs de licencier leurs travailleurs légalement et d’utiliser la force pour déverrouiller l'accès à leurs installations. Au Mexique dans les dernières années, les manifestations des violences systématiques telles que les féminicides, les migrations forcées, la discrimination et la pauvreté se sont intensifiées à l’encontre des femmes qui, en réponse, ne reçoivent que le mépris et l’omission des autorités qui, au lieu de mettre en œuvre des mesures efficaces, se sont plutôt organisées pour éliminer des ressources et des institutions qui avaient été le fruit de grandes luttes féministes. Au Mexique, l'impunité, la corruption et l'omission ont conduit à un chiffre douloureux de 9 cas de féminicides par jour et tristement à occuper la deuxième mauvaise place parmi les transféminicides dans le monde. Par conséquent, dans cette action de solidarité du 24 avril, la Marche mondiale des femmes au Mexique soutient la lutte des travailleuses et des syndicats dans leurs revendications et demande aux autorités compétentes de trouver une solution rapide à la grève que soutient légitimement le SITUAM. Nous demandons de promouvoir des conditions de travail décentes, à partir de la création d'un contexte d’employabilité formel et stable, qui garantit un salaire juste et digne ainsi que le respect de tous les droits humains au travail dont celui de la libre syndicalisation. Nous demandons au Ministère du Travail et de la Protection Sociale de mettre en place un mode de régulation et d’inspection des conditions de travail transparent et soucieux de l’égalité des sexes. Nous exigeons la mise en place de budgets pour instaurer des mesures qui permettent de prévenir, d’intervenir, d’éliminer et sanctionner efficacement tous les types de violence à l’égard des femmes. NOUS DÉFENDONS l’importance que l'économie mondiale soit bâtie et développée à partir du local et repose sur des principes d'égalité, de justice, de paix, de liberté et de solidarité entre les femmes dans leur diversité la plus large ainsi que dans leurs relations avec les hommes et en harmonie avec la nature. Nous affirmons que nous poursuivrons notre lutte avec les femmes dans les rues, dans les communautés, dans les syndicats, au niveau local, national et international.
Tant que toutes les femmes ne seront pas libres, nous serons en marche! 24 avril, Journée d’Action Mondiale et de Solidarité Féministe
Equipo editorial: Rocío Alorda (Chile)- Alejandra Laprea (Venezuela) Traducciones: Emilia Castro (Quebec) María Centeno (Vzla) Para comunicarte escribe a: mmmboletinamericas@gmail.com